Mission : Impossible – The Final Reckoning est une apothéose en bonne et due forme, dans laquelle Tom Cruise brille comme on s’y attend : enchaînant les cascades spectaculaires, avec une dose assumée de vanité et une pincée d’humour sarcastique. Cette fois, son alter ego Ethan Hunt est lancé dans la mission la plus importante de toute sa carrière.
The Entity
Si vous n’avez jamais vu un seul film de la saga Mission : Impossible, il est vivement conseillé de regarder Mission : Impossible – Dead Reckoning, le volet précédent, avant de plonger dans ce Final Reckoning. Le fil conducteur des deux films est une intelligence artificielle omnisciente baptisée The Entity, qui a développé une conscience et est tombée entre de mauvaises mains. La mission d’Ethan Hunt (Tom Cruise) – s’il l’accepte – est de neutraliser The Entity afin d’éviter une catastrophe imminente.
Le film s’ouvre sur un discours glaçant de The Entity, si intense qu’il donne presque au spectateur un sentiment de culpabilité d’exister. On dirait un ChatGPT détraqué qui prend la parole. S’ensuit une série de flashbacks nostalgiques issus des précédents Mission : Impossible, posant immédiatement le ton : ce volet sera grandiose.
Vers une Troisième Guerre mondiale ?
L’enjeu n’a jamais été aussi élevé : Ethan Hunt est présenté comme le seul capable de sauver l’humanité. La vanité de Tom Cruise n’a visiblement pas faibli — la première moitié du film ressemble presque à une démonstration de charme personnel (un véritable thirst trap) et à une publicité pour l’armée américaine. On ne peut pas faire plus patriotique — et c’est bien là tout le charme de Mission : Impossible.
Mais derrière toute cette démonstration de force, un Ethan Hunt plus fragile se dessine : il semble plus émotif que dans les épisodes précédents. Est-ce parce qu’il s’agit peut-être du dernier film de la franchise ? Ou bien le poids des années hollywoodiennes commence-t-il à se faire sentir ?
Quoi qu’il en soit, cette touche émotionnelle donne un ton différent à ce nouvel opus. D’autant plus que les thèmes abordés résonnent fortement avec notre réalité actuelle. Même si certains passages flirtent avec le cliché, difficile de ne pas avoir un pincement au cœur à certains moments. Une scène particulièrement marquante montre une simulation de guerre nucléaire, qui glace le sang. En explorant des menaces réalistes, The Final Reckoning flirte avec l’idée d’une Troisième Guerre mondiale.
Et l’idée qu’un seul homme puisse empêcher tout cela — surtout quand cet homme s’appelle Tom Cruise — a quelque chose de rassurant.
L’amour du prochain
Le froid Ethan Hunt marche désormais sur une corde sensible. Celui qui a toujours surmonté l’impossible semble désormais avoir une faiblesse majeure : l’amour de son prochain. Une qualité noble, que ses ennemis n’hésitent pas à exploiter. Mais c’est aussi ce qui constitue le cœur même de Mission : Impossible. Y compris dans Final Reckoning, où l’on a parfois envie de se lever comme un supporter et d’applaudir devant l’écran.