En décembre 2024, Reine Mère a brillé en tant que film de clôture du Cinemamed, marquant un moment fort du festival belge. Porté par un casting remarquable et une réalisatrice engagée, ce film s'annonce comme un événement cinématographique incontournable de cette année 2025.
Un casting de talents confirmés
Reine Mère réunit Camélia Jordana, Sofiane Zermani et Damien Bonnard, trois acteurs aux parcours atypiques mais complémentaires. Camélia Jordana, révélée dans Le Brio qui lui a valu le César de la meilleure révélation féminine, poursuit sa montée en puissance dans le septième art. Son complice à l'écran, Sofiane Zermani, connu initialement pour sa carrière musicale, s'impose également au cinéma, notamment avec Barbès, Little Algérie. Quant à Damien Bonnard, son expérience et sa présence crédibilisent davantage ce casting déjà prometteur.
Une histoire entre humour et réflexion sociale
Le film nous plonge dans la France du début des années 90, où Amel et son mari apprennent que leur propriétaire souhaite récupérer leur appartement. Face à une demande de logement social qui traîne et leur fille aînée, Mouna, qui commence à avoir des visions de Charles Martel, Amel doit se réinventer pour surmonter les obstacles de la société. Entre comédie mordante et chronique sociale, le film dénonce les difficultés d'intégration et les discriminations systémiques, tout en mettant en avant la résilience et l'amour familial.
Une réalisatrice inspirée par son propre parcours
Derrière la caméra, la réalisatrice Manele Labidi n'en est pas à son coup d'essai. Après le succès de Un Divan à Tunis, récompensé par le Prix du Public à la Mostra de Venise, elle revient avec un film qui fait écho à ses propres interrogations identitaires. Dans un entretien, elle confie que l'inspiration du film remonte à son enfance, lorsqu'elle a découvert la bataille de Poitiers et ce que cela impliquait pour son identité arabe en France. Son approche cinématographique, oscillant entre satire et émotion, permet d'aborder des thèmes forts avec un regard nouveau et rafraîchissant.
Une réflexion sur l'identité et l'imposture
Reine Mère s'inscrit dans une dynamique cinématographique contemporaine qui questionne la place des minorités dans la société française. En confrontant les préjugés sur l'accès au logement et au marché du travail, le film souligne avec subtilité l'impact des discriminations systémiques. Mais loin de tomber dans le misérabilisme, il préfère insuffler une énergie positive, rappelant que l'amour et l'humour restent les meilleures armes contre l'adversité.
Avec Reine Mère, Manele Labidi signe une oeuvre à la fois intime et universelle, qui résonne avec l'actualité tout en offrant un regard teinté d'humour et de bienveillance sur des enjeux sociétaux cruciaux.
Un film à ne pas manquer, qui sort ce 12 mars dans les salles obscures. Cliquez ici pour découvrir la programmation du film dans le cinéma de votre choix.
