"My Favourite Cake" montre l'Iran avec humour, réalisme et une pointe de tragédie. L'intrigue est faussement simple, mais toute manifestation de liberté défie directement le régime khomeinien. Les réalisateurs ont d'ailleurs été arrêtés pour cette raison. À l'étranger, heureusement, le film est acclamé.
« Vulgaire », c'est ainsi que le régime iranien appelle “My Favourite Cake”. Par conséquent, en raison de son message anti-autoritaire, les réalisateurs Maryam Moghaddam et Behtash Sanaeeha ont été mis en état d'arrestation. Pire, ils ne sont plus autorisés à tourner car ce film ferait l'apologie de la prostitution et du libertinage. « Ridicule », répondent les réalisateurs.
Après tout, « My Favourite Cake » raconte l'histoire d'une veuve âgée qui invite un homme à venir chez elle ; deux âmes solitaires qui se rencontrent et une simple étincelle qui jaillit.
Ouvertement critique
Cette intrigue est si simple que vue à travers le prisme occidentale, nous pourrions rapidement supposer qu'elle n'a pas grand-chose à voir avec la réalité. Mais lorsque vous réalisez que chaque petit geste remet en question le régime dictatorial iranien, le gâteau que prépare Mahin (Lily Farhadpour) devient soudain un symbole de liberté.
Dans un autre moment, Mahin s'oppose directement à la police des mœurs qui veut arrêter une jeune femme parce que ses cheveux dépassent de son hijab. "Vous ne devriez pas les laisser vous faire ça", dit-elle ensuite. Cela n'a pas du plaire aux autorités iraniennes.
C'est pourquoi « My Favourite Cake » est un cinéma audacieux et important. Non seulement le résultat est magnifique, mais le message qu'il transmet l'est tout autant. Les gens sont simplement à la recherche d'un lien et aucune dictature au monde ne peut les en empêcher.
Sincérité
Ce qui a peut-être le plus choqué le gouvernement iranien, c'est que tout semble réaliste. Nous voyons un foyer prendre vie et les acteurs reflètent la vie quotidienne de manière naturelle. Selon leurs propres termes, les réalisateurs ont fait le premier film en Iran qui soit réel.
Par exemple, personne ne porte de hijab dans la maison, alors que le régime exige que toutes les femmes filmées portent leur hijab en permanence. Personne ne prie Allah toute la journée, mais les gens dansent et rient. Mahin prépare un gâteau pour son rendez-vous car elle en a assez de se sentir seule.
En même temps, la relation entre les deux personnages principaux est d'une réalité attachante. L'enthousiasme contenu de Mahin et la curiosité embarrassée de Faramarz (Esmaeel Mehrabi) crépitent aussi fraîchement qu'un amour d'adolescent. Lorsqu'elle pose sa tête sur son épaule, il ne peut s'empêcher de sourire ; le public sourit avec lui.
Il n'est donc pas exagéré de dire que « My Favourite Cake » raconte une histoire universelle. Après quelques gags astucieux et des répliques tragicomiques, on reste avec un sentiment doux-amer, parce que Dieu sembe interdire que les gens soient ensemble et s'aiment ! Espérons que les réalisateurs puissent bientôt se remettre au travail, car nous méritons plus de films comme « My Favourite Cake ».
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