Sincère et doté d'un immense charisme, Charles Aznavour chante la vie. 'Monsieur Aznavour' offre un aperçu concis de l'homme, de sa musique et de son mythe. Il était temps que quelqu'un transpose sa vie dans un biopic divertissant.
Peu de noms dans l'histoire de la musique française sont aussi marquants que celui de Charles Aznavour. Cette icône de la musique française fait l'objet cette année d'un biopic remarquable. À la tête de ce projet, on retrouve le réalisateur Mehdi Idir et le musicien Grand Corps Malade.
Le duo n'omet aucune partie du vaste répertoire d'Aznavour. Ni ses origines modestes, ni sa percée, ni son soutien à la communauté queer, ni ses succès et échecs. C'est fascinant, que vous le connaissiez déjà ou que vous le découvriez.
Jamais satisfait
Tahar Rahim porte avec brio le rôle principal - probablement la clé de voûte de toute biopic de qualité. L'acteur affiche un charisme simple - presque enfantin. Les mains dans les poches, il déambule sur scène avec nonchalance. Il ensorcelle le public avec des sourires et des clins d'œil. Il ne faut pas longtemps avant que vous ne succombiez à son charme. Même lorsqu'il abandonne ses amis et sa famille, vous êtes de son côté.
La persévérance du maestro français est justement au centre du film. « Pour chanter, il faut avoir une voix pure », dit Edith Piaf, « et la tienne est impure. » Avec cela, elle éteint les espoirs de carrière solo du jeune Aznavour, mais cela ne l'arrête pas - au contraire. Il rompt définitivement avec "La Môme Piaf" et jure qu'il ne s'arrêtera pas tant qu'il n'aura pas le même salaire que Frank Sinatra.
En soi, 'Monsieur Aznavour' ne fait rien de nouveau dans le genre du biopic, mais tout est exécuté avec finesse. On voit Tahar Rahim imiter l'icône de manière crédible sur scène. Les sauts dans le temps sont habilement comblés par des montages, qui apportent à chaque fois une nouvelle impulsion narrative. Il y a du drame, de la joie et surtout beaucoup d'amour pour la musique. Ainsi, le film forme un aperçu divertissant de l'homme, de sa musique et de son héritage.
À chacun sa bohème
Du tout début à la fin grandiose, 'Monsieur Aznavour' suit l'homme tout au long de sa vie. Son père lui répète dès le départ : « N'oublie jamais d'où tu viens. » Et Aznavour ne l'oublie pas. Même lorsqu'il - seul au sommet - se promène dans New York, une mélodie orientale résonne dans sa tête, jouée sur un doudouk - l'instrument national arménien.
De la même manière, le réalisateur Grand Corps Malade ne laisse jamais derrière lui sa forme artistique originelle - le slam. Sur le single qu'il sort avec ce film, il utilise des échantillons de la voix chantante d'Aznavour et alterne l'icône avec son style habituel, à mi-chemin entre le rap et le spoken word.
Le résultat est un spectacle musical aussi infatigable que Charles Aznavour. Même lorsque son armoire déborde de textes de chansons, il dit : « Si j'arrête, je meurs. » Et il se remet à écrire. Monsieur Aznavour n'est jamais satisfait.
C'est probablement pourquoi il reste l'un des plus grands noms de l'histoire de la musique francophone. Il annonçait ainsi Edith Piaf, mais cela s'applique tout autant à lui-même : « Un nom, et dans ce nom, toute la chanson. »
Monsieur Aznavour est maintenant à l'affiche dans tous les cinémas belges. Découvrez ici la programmation du film dans le cinéma le plus proche.
Journaliste Cinenews : Senne Cambré