Journal de bord Cannes 2022 - jours 7 & 8 - Actu Cinema

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Ça y est, c’est en ce septième jour de festival que fut présenté le nouveau film des frères Dardenne : TORI ET LOKITA. C’est le neuvième film des frères à être présenté en compétition au festival de Cannes. Ils ont depuis des années leur routine : présenter le film à Cannes en mai, faire d’autres festivals et la promo l’été et puis sortir le film à la rentrée. Un schéma bien rôdé avec les années et TORI ET LOKITA n’échappe pas à leur règle. Le film raconte l’histoire de Tori et Lokita, un jeune garçon et une adolescente venus seuls d’Afrique opposent leur invincible amitié aux difficiles conditions de leur exil. Les épreuves qu’ils vont traverser sur le sol sont terribles, odieuses, inhumaines. C’est un portrait sans concession des dérives de l’immigration que font les frères. TORI ET LOKITA montre des personnages touchants et attachants, deux jeunes s’étant construits une relation forte et primordiale à leur survie. Les frères sont en forme, leur mise en scène toujours aussi efficace, et ils se permettent même de choquer fortement, bien plus qu’à leur habitude. Cela déstabilisera autant que ça plaira car au moins, leur film est radical et va au bout de sa démarche. But atteint.

Place ensuite à THE SILENT TWINS d’Agnieszka Smoczynska, la réalisatrice de THE LURE. C’est basé sur l’histoire vraie des sœurs June et Jennifer Gibbons qui se sont muré dans le silence tout en se construisant un monde parallèle. Leur vie ne fut pas des plus simples et Smoczynska a admirablement bien réussi à la raconter. La relation entre les sœurs est d’une justesse absolue et les prestations des comédiennes, Letitia Wright en tête, sont merveilleuses. L’histoire dramatique de ces sœurs touche forcément et, sans être un film inoubliable, THE SILENT TWINS parvient tout de même à saisir les spectateurs.

La septième journée s’est terminée par la vision de NOSTALGIA de Mario Martone, réalisateur plutôt habitué à la Mostra de Venise et dont on n’est pas forcément client. Son NOSTALGIA, présenté en compétition est un film aussi joli qu’inutile. Il raconte l’histoire d’un napolitain expatrié en Égypte depuis plusieurs décennies qui revient dans sa ville natale un peu avant le décès de sa mère. Évidemment, tout est dans le titre, pour rentrer chez lui une fois son voyage terminé, les choses se compliquent. Si l’interprète principal, le toujours aussi génial Pierfrancesco Favino est excellent, il ne sauve pas ce récit d’une simplicité élémentaire et jamais passionnant. Martone, qui n’est pas un réalisateur des plus expressifs ne sait que faire de son scénario trop basique que pour vraiment passionner, ce qui se sent en permanence. Bref, mieux vaut faire l’impasse de ce qui s’apparente plus à un téléfilm qu’à un grand film.

 

Le jour suivant, on démarre avec LEILA’S BROTHERS, le nouveau film de Saeed Roustaee, le réalisateur de l’excellente LA LOI DE THÉHÉRAN qui avait fait fureur à la Mostra de Venise et a une d’excellents retour lors de sa sortie en salles. LEILA’S BROTHERS est un drame familial iranien en apparence somme toute assez classique mais qui est une telle maestria de mise en scène qu’on ne voit pas le temps passer. Les 2h45 donnent l’impression de durer une heure de moins. Les relations familiales, les questions économiques, politiques et financières sont les principales thématiques du récit incroyablement bien filmé par Roustaee. Possible Palme d’Or ? Certainement tant l’emballement autour du film est général. Comme quoi, la simplicité mais bien tournée, ça paye !

Après un petit passage au cocktail organisé par Flanders Image qui mettait à l’honneur les réalisateurs flamands présents en compétition et hors-compétition, place au dernier film du jour :  STARS AT NOON de Claire Denis. Cet anti-James Bond est probablement le pire film de la compétition jusqu’à présent tant il n’y a pas grand-chose à sauver. Écriture laborieuse, péripéties mornes, dialogues nuls, répétitions, scènes inutiles, mise en scène sans éclat, photographie classique et terne, manque de subtilité, voici quelques-uns des éléments qui ont fait de la vision de STARS AT NOON un moment compliqué. Margaret Qualley, Joe Alwyn n’ont aucune alchimie et Benny Safdie n’est pas assez présent à l’écran. Seule la musique de Tindersticks est à sauver. Vivement la prochaine journée !

 

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