Courte journée de projection aujourd’hui. La matinée fut avortée rapidement, surtout qu’il fallait se présenter tôt pour assister au nouveau film de Terrence Malick, UNE VIE CACHEE. Le film est en gestation depuis des années déjà, le tournage ayant eu lieu à l’été 2016. C’est dire si la production fut laborieuse. Il faut dire que Malick aime prendre son temps et veut que tout soit parfaitement réalisé. Pour le reste, c’est une question de goûts.
UNE VIE CACHEE montre les retrouvailles entre Malick et une structure un peu plus narrative. Ses détracteurs descendent souvent ses films des années 2000 à cause de la trop légère, voire absence, structure narrative. En effet, depuis plusieurs années, le texan utilise le cinéma pour réfléchir, donner des pistes de réflexions, philosopher, … Il en est de mêmea vec ce nouveau film mais de manière plus fluide, encore plus poétique, plus profonde. Il s’inscrit très bien dans la narration, ne donne pas l’impression d’être une digression. C’est une œuvre superbe qui ne laisse pas indifférent, que ce soit grâce à son regard sur la guerre, sur le couple, sur les valeurs ou encore sur ce que chacun est prêt à faire pour l’autre. Avec UNE VIE CACHEE, Malick va peut-être retrouver un public qu’il avait perdu avec ses derniers films et certainement repartir avec un prix.
Le lendemain, après une courte nuit, place au rattrapage du film de Céline Sciamma qui a fait grand bruit la veille. PORTRAIT DE LA JEUNE FILLE EN FEU est peut-être l’un des gros coups de la compétition. Céline Sciamma frappe fort en racontant une l’histoire d’une peintre qui doit faire le portrait, sans pose, d’une jeune bourgeoise recluse. La relation sera parfois difficile, d’autant que la véritable raison de la présence de la peintre doit rester secrète. Sciamma a rassemblé un très beau duo pour incarner les premiers rôles. Adèle Haenel, une proche et habituée de Sciamma, et Noémie Merlant, comédienne qui perce véritablement depuis quelques années. Bref, c’est un fantastique duo mis en lumière de la plus belle façon. La photographie est excellente, même dans les scènes de nuit. Le travail effectué est tout simplement remarquable. C’est d’une beauté plastique folle, avec deux personnages passionnants, des thématiques fortes et des comédiennes qui subliment le tout. A ne pas manquer !
On continue avec le second long-métrage en tant que réalisateur de Nicolas Bedos, LA BELLE EPOQUE. Il avait déjà fait forte impression avec son premier film, MONSIEUR ET MADAME ADELMAN, il était donc attendu avec son deuxième et présenté hors-compétition à Cannes, promis à une belle séance de gala. La salle était remplie et rapidement acquise à la cause du film car, c’est une évidence, c’est vraiment bien. Bon, ok, c’est un peu facile dit comme ça mais c’est ainsi. Bedos fait une vraie proposition de cinéma. Un couple est au bord du gouffre. Elle le quitte. Il doit partir. Il va finalement accepter l’invitation de son fils à participer à revivre un moment de l’histoire qu’il veut. Ce sera l’année 1974, le jour où il a rencontré sa femme. A travers ce vieux monsieur qui revit son amour de jeunesse, ce couple va prendre une leçon de vie. Avec LA BELLE EPOQUE, Nicolas Bedos signe une œuvre très forte qui devrait connaître un grand succès. Le film met en évidence son talent de scénariste et dialoguiste avant toute chose mais, il est certain qu’il faudra compter sur lui en tant que réalisateur dans le futur.
Enfin, place au nouveau film d’Ira Sachs, FRANKIE. Au casting : Isabelle Huppert, Brendan Gleeson, Jérémie Rénier, Pascal Greggory, Marisa Tomei ou encore Greg Kinnear, rien que ça ! Il s’agit d’une chronique sur une famille qui se délite. Plus rien ne va. Tout tourne autour de Frankie, la matriarche. Son fils traverse une crise et ne trouve pas l’amour, sa belle-fille va divorcer, son amie débute une petite aventure mais c’est difficile, sa petite-fille va vivre un amour de vacances. Bref, la famille, l’amour. C’est juste peu intéressant, la faute aux personnages pour lesquels on n’a guère d’intérêt. Ce n’est pas très bien écrit, pas très bien dialogué, parfois ridicule, parfois surjoué. Quelques-une tirent leur épingle du jeu mais le naufrage est total. Malheureusement.
