Critique : Solo - A Star Wars Story de Ron Howard - Critique Cinema

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On y est ! Depuis le rachat de Lucasfilms par Disney s'est mise en route un redémarrage de la franchise avec, une nouvelle trilogie, dont on attend le dernier volet, et trois films dérivés. Après Rogue One, et en attendant le film centré sur Obi-One Kenobi, voici Solo, le film racontant la jeunesse du célèbre contrebandier. La genèse et la production furent laborieuses. Lord et Miller furent engagés après leurs succès sur les films Lego et furent dégagés du projet après plusieurs jours de tournage. Ron Howard, qui a toujours dit vouloir réaliser un Star Wars, fut appelé à la rescousse et repris le flambeau. Il y a plusieurs mois, des rumeurs ont couru sur le fait que le film était mauvais et qu’Alden Ehrenreich ne savait pas jouer. Bref, l’aventure fut tumultueuse.

Le chapeau de cet article est un peu mensonger parce que, très honnêtement, s’il y avait bien un film Star Wars dont on se foutait, c’était celui-là. Pourtant, au fur et à mesure que les jours passèrent, l’envie fut de plus en plus présente. En effet, découvrir une grosse production d’une franchise mythique, sur la Croisette, c’est quand même plutôt sympa.

Comme ce fut le cas pour Rogue One, Solo s’ouvre sans le logo Star Wars et le texte défilant. Il y a tout de même un petit texte introduisant l’univers, écrit dans la même police et couleur que « In a galaxy, far, far away » qui introduit chaque film de la franchise. La suite est simple, on découvre Han jeune qui tente d’échapper aux ennuis. Bloqué depuis son enfance sur la planète Corellian, Han ne rêve que d’en échapper avec celle qu’il aime, Qi’ra. Le plan ne se déroule pas comme prévu et Han devra tout faire pour rétablir la situation. Concernant l’histoire, on va s’arrêter là pour ne pas gâcher le plaisir des spectateurs. Cependant, on peut tout de même aborder quelques sujets. Solo est le film qui narre comment Han est devenu le Han Solo que tout le monde adore. On découvre l’origine de son nom, sa rencontre avec Chewbacca, comment il acquiert le Faucon Millenium, la façon par laquelle il est devenu le contrebandier et le pilote le plus connu de la galaxie.

Solo est l’occasion de retrouver certains personnages connus. Outre Han, qui prend les traits d’Alden Ehrenreich, tout à fait crédible en jeune Harrison Ford, et Chewbacca (interprété pour la troisième fois par l’acteur finlandais Joonas Suotamo qui remplace Peter Mayhew suite à ses soucis de santé), on revoit aussi Lando Calrissian. Ou plutôt, on redécouvre Lando Calrissian, interprété ici par le très in Donald Glover. Voir tous ces personnages que l’on connaît et adore se rencontrer et se découvrir et particulièrement plaisant. Voir comment ils sont devenus les personnages que l’on aime, ce qui les a poussé à en arriver là où ils en sont, est un véritable bonheur pour chaque fan de la saga.

Les nouveaux personnages sont également réussis. Outre Qi’ra, qui est donc l’amour de jeunesse de Han et est interprétée par l’énergique et géniale Emilia Clarke, on fait la rencontre de Tobias Beckett et Val, L3-37 le robot de Lando ou encore Dryden Vos. Chacun d’entre eux va jouer un rôle primordial dans l’évolution de Han, la façon avec laquelle il va se constituer. Ils existent grâce à leur forte personnalité et caractère. En même temps, avec des comédiens de la trempe de Woody Harrelson, Thandie Newton ou encore Paul Bettany, il ne pourrait en être autrement. Ces acteurs ont un fort charisme, ça aide.

De nombreux clins d’œil à la trilogie et même la prélogie sont présents sans tomber dans le fan service.  Il y a également beaucoup d’humour. Han a toujours été le comic relief de la saga et Lando un sacré filou (oui le mot filou a été utilisé). Il y avait donc largement assez de matériau pour faire de l’humour.

Le souci principal du film relève des enjeux. En fait, il faut parler d’absence d’enjeux. C’est un problème récurrent des prequels, on sait comment cela se termine. On sait qui sera vivant à la fin et d’autres éléments encore. Par conséquent, il faut trouver d’autres raisons de faire le film. Ici, il est uniquement question de raconter la jeunesse de Han et comment il est devenu qui il est. L’histoire avec le méchant, parce qu’il y a évidemment un méchant dans le film, est donc un peu superflue. Bien sûr, des événements qui vont se dérouler dans cet arc narratif sont des éléments importants qui ont permis à Han de se forger mais est-ce suffisant ? Non. Heureusement que les personnages et les interactions qu’ils ont entre eux sont là pour maintenir l’intérêt durant les près de 2h15 que durent le film.

D’un point de vue technique, Ron Howard s’en sort plus qu’honorablement. On connaît son talent depuis plusieurs décennies et, le fait qu’il ait pris le navire en cours de route ne semble pas l’avoir perturbé. Il a toujours un sens aigu de la mise en scène, du cadrage, de l’intensité et, surtout, du rythme. Il est aidé, pour la première fois, de Bradford Young, le brillant chef opérateur de Premier Contact ou encore A Most Violent Year. Ce n’est pas le meilleur travail de Young mais, pour un blockbuster tourné majoritairement en studio, c’est tout à fait correct, on a vu bien pire que ça dernièrement (coucou Black Panther).

Cela avait été annoncé il y a plusieurs mois, John Williams, comme pour Rogue One, ne signe pas la bande originale du film. Bien qu’il ait écrit le thème de Han spécialement pour Solo, c’est John Powell qui se trouve à la baguette. Bien que ce dernier fasse surtout des films d’animations, comme le brillant How to train your dragon, on lui doit quelques longs-métrages de fiction live comme Jason Bourne ou encore Green Zone. Il fait un sacré travail qui s’inscrit parfaitement dans l’univers Star Wars.

Finalement, Solo est très loin d’être la catastrophe annoncée. C’est divertissant, génial de suivre la jeunesse d’un héro qui fait partie de notre culture et très drôle. Seul le manque d’enjeux déçoit, on aurait aimé avoir une histoire avec plus de consistance. Il est porté par un Alden Ehrenreich crédible et avec une bonne énergie digne de ce que faisait Harrison Ford ainsi qu’un large casting de seconds rôles particulièrement impressionnant. C’est un divertissement honorable qui, bien qu’il ne restera pas comme étant l’un des meilleurs films de la saga, arrive tout de même à bien faire ce qu’il veut faire. Ron Howard peut être satisfait.

Par Thibault van de Werve

 

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