Nous ne vous cachons pas notre enthousiasme pour ce polar au parfum de remugle politique, d'action et de trahison. Si le scénario et la photographie de Tueurs possèdent la densité du béton armé, le casting n'est pas en reste : Olivier Gourmet, Bouli Lanners, Lubna Azabal… assurent comme des bêtes, et donnent un solide coffre, haute sécurité, à ce récit où les bandits ne sont pas forcements ceux qu'ils paraissent.
L'autre grosse claque, la surprise, provient de la bande-son urbaine à souhait, suant les beats teigneux ou plus "ambiantiques", que l'on doit à Clément Dumoulin (Animalsons), le pote à Booba, Joey Starr, Grand Corps Malade… Notre homme a concocté des ambiances passant de l'electro au post dubstep, du rap à des moments plus ambiance.
Ce choix "esthétique" finalement aussi logique qu'audacieux procure au film une pulsation, un pouls particulier, du plus éthéré à "l'electro-hop" de qualité. Un univers sonore à même de provoquer une osmose, une adéquation particulièrement réussie entre la bande-son et la photographie ultra-léchée de Jean-François Hensgens.
Lorsque François Troukens déclare sur les plateaux télé son amour pour Michael Mann, difficile de ne pas le croire. Cette influence se ressent surtout dans les scènes de nuit, ou dans une lumière particulière, telle que celle des tunnels bruxellois. L'image et la B.O. collent d'enfer, et procurent souvent une sorte d'impression de rêve éveillé, à ce qui reste un film parfois bien nerveux. Pas moins de réussite lors d'une scène de prison où se font entendre beats, mélodies et flow à peine audible.
Autre excellente nouvelle : Damso (présent avec un inédit sur la B.O.) et sa bande de potes Roméo Elvis, Coely, Lord Gasmique… ont décidé - sur un coup de coeur - de nous concocter une compilation de titres insiprés par Tueurs.
Parions que cette compilation qui sortira début décembre, devrait procurer en soi tout autant de sensations !