Accusé de harcèlement sexuel, le producteur Harvey Weinstein a été licencié dimanche par sa propre maison de production, mais beaucoup se demandent aujourd'hui comment ce qui était un secret de polichinelle a pu être préservé durant de longues années.
Le licenciement de Harvey Weinstein, l'un des producteurs les plus puissants d'Hollywood, intervient trois jours après la publication dans le New York Times d'une enquête révélant une série d'accusations de harcèlement sexuel à son encontre. Le producteur est accusé par plusieurs femmes, dont les actrices vedettes Ashley Judd et Rose McGowan d'avoir tenté de les masser, de les avoir forcées à le regarder nu ou d'avoir promis de favoriser leur carrière contre des faveurs sexuelles. Il avait présenté jeudi ses excuses et déclaré se mettre en "congé" de sa société de production. "Les femmes qui ont choisi de parler sur le harcèlement sexuel qu'elles ont vécu avec Harvey Weinstein méritent notre admiration. Ce n'est ni drôle, ni facile. C'est courageux", a déclaré l'actrice Lena Dunham, féministe déclarée.
Depuis les révélations du New York Times, beaucoup dénoncent publiquement l'omerta qui aurait régné durant plusieurs décennies autour du comportement d'Harvey Weinstein, largement connu à Hollywood. "Nous lisions les récits sur son humeur et sa volatilité, mais nous avions aussi entendu des histoires selon lesquelles il était, pour être clair, dégoûtant: le genre de type qui promet de faire de quelqu'un une star en échange de sexe, et utilisait son pouvoir dans l'industrie pour s'assurer que personne n'en parlerait", a écrit la journaliste de BuzzFeed Anne Helen Petersen. "Tout le monde ne savait pas", a tempéré l'actrice Meryl Streep dans un message publié sur le site du Huffingont Post. "Je ne savais pas." "Je ne pense pas que tous les journalistes d'investigation dans le monde du spectacle et des médias d'information auraient négligé d'en parler", a estimé l'actrice aux trois Oscars. "Ce qu'a fait Harvey Weinstein était horrible, un abus de pouvoir écoeurant. J'espère que nous assistons aujourd'hui au début de la fin de ces abus", a également tweeté l'acteur Mark Ruffalo. (Belga / Belga)