Venu de Syrie, d'Irak, d'Iran, du Congo… essentiellement pour des raisons politiques, un groupe de migrants se fédère autour de Kader, "Le Président". Ce dernier leur suggère une grève de la faim afin d'obtenir enfin une régularisation collective.
Accueillie par le père André, supervisée par Esmae, elle-même "gréviste" en attente de papiers, cette communauté doit affronter différents problèmes internes: la promiscuité, doublée d'une difficile tension – parfois culturelle - entre hommes et femmes, le racisme, et bien entendu une santé rapidement déclinante. A cela s'ajoute l'indifférence politique, les magouilles de Kader, et moult autres soucis.
Si nous considérons Le chant des hommes en tant que "simple" objet filmique, nous pourrions démonter la mécanique parfois trop fragile de ce brûlot réalisé par Mary Jiménez et Bénédicte Liénard.
Flirtant légèrement avec le documentaire, ce long-métrage nous expose frontalement et sans fioritures, l'intimité de ces réfugiés ne se connaissant pas vraiment et aux mœurs parfois opposés, le tout contextualisé dans une situation malheureusement trop familière: l'occupation résistante d'une église (souvenez – un exemple parmi trop d'autres – de celle du Béguinage), une grève de la faim. Le chant des hommes aborde beaucoup de sujets en peu de temps, et prend en plus la peine de céder des espaces d'expression individuelle, prodiguant des récits à glacer le sang.