A l'heure où la Belgique traverse une crise migratoire et humanitaire sans précédents, l'adaptation cinématographique du roman de l'écrivain flamand Dimitri Verhulst tombe à point nommé pour aborder ces questions éminemment contemporaines que sont le droit d'asile et de l'accueil en centres fermés.
Plutôt qu'une approche frontale à la manière de Welcome ou de Illégal, Problemski Hotel joue la carte de l'allégorie surréaliste et de l'humour noir avec une réjouissante originalité. Fidèle à l'esprit du roman mais débordant largement de ses coutures, le réalisateur belge Manu Riche dépeint le quotidien de ce microcosme cosmopolite attendant, à l'heure des fêtes de Noël, d'hypothétiques papiers dans un centre fermé bruxellois aux dimensions kafkaïennes. Décalé mais assez superficiel, Problemski Hotel vaut surtout par sa galerie de personnages (le musulman qui voit son épouse s'émanciper, la directrice du centre accro à la danse, la joggeuse qui court sans arrêt dans les couloirs…) et son alignement de saynettes tragi-comiques, dramatiques (la négociation financière autour du meurtre d'un nouveau-né) ou absurdes (le running gag muet du sapin de Noël que n'aurait pas renié Tati).
Problemski Hotel: la maison de (sans-)papiers