Berlin 1921. Soghomon Tehlirian, membre de l’Opération Génésis, exécute Talaat Pacha, l'un des principaux responsables politiques turcs du génocide arménien. Il venge ainsi son peuple et sa famille... Lors de son jugement, le jury l’acquitte, touché par l'ampleur de l’exécution de masse qu'il a vécue.
Une cinquantaine d'années plus tard, le combat continue, la jeune génération se radicalise et prend les armes. Aram fait partie de cette armée de l'ombre, ourdissant des actes terroristes radicaux afin que la cause arménienne – toujours en "suspend" - reste bien présente dans les esprits. Mais il ne cesse de penser à sa première mission "militaire", et à son innocente victime collatérale: Gilles Tessier...
Adaptation du livre La Bombe, de José Antonio Gurriarán, Une histoire de fou permet à Robert Guédiguian d’explorer de manière subtile et chorale les motivations des actes terroristes liés aux problèmes frontaliers, touchant des populations déracinées, exterminées, oubliées par les superpuissances économiques pour des raison d'alliances politiques.
Vous l'aurez aisément compris, même si ce film s'attarde sur la cause arménienne, l'universalité de son message ne fait aucun doute. En un peu plus de deux heures, et sans les moyens financiers nécessaires (ce qui se ressent), Guédiguian aborde différents points de vue (à l'aide d'un casting sublime: Ariane Ascaride, Simon Abkarian, Syrus Shahidi, Grégoire Leprince-Ringuet..), en essayant de ne pas trop poser de jugements. Vous pourrez trouver cela un peu trop "scolaire", ou distant, et pourtant cette distance était nécessaire pour ne pas tomber dans un discours ou un jugement unilatéraux.