Angelina Jolie est une femme courageuse qui n’hésite pas à prendre des risques. Après les films de guerre In the Land of Blood and Honey et Unbroken, elle s’essaye au drame relationnel intimiste, explorant le besoin de création et jouant un jeu voyeuriste avec l’archétype même du voyeur: le public.
By the Sea propose une approche intéressante, qui plaide en faveur d’Angelina Jolie en ce sens que l’ensemble est abordé de manière très mature et adulte. Il ne fait pas de doute qu’elle a lorgné du côté du cinéma européen, avec des clins d’yeux vers Le Mépris de Jean-Luc Godard et les drames d’Antonioni. Mais Angelina Jolie est américaine, et a grandi à Hollywood. Deux aspects qui minent véritablement son film. By the Sea tend vers un climax puisé dans les drames psychologiques américains les plus simplistes. Et puis, il est difficile de faire abstraction du statut du couple Jolie-Pitt. Ils parcourent le film comme des nouveaux-riches, observent la population locale comme s’il s’agissait d’animaux exotiques, rêvassent à la vie, et se conduisent comme des stars blasées n’ayant jamais entendu parler d’adoption.
On sent que quelque part, malgré ses bonnes intentions, Angelina Jolie n’a pas vraiment de lien avec monsieur tout le monde. Les personnages de ses films sont des projections de sa personne, une star intelligente, dissimulée dans une tour d’ivoire.