Alejandro Amenábar s’est déjà essayé à toutes sortes de genres au cours de sa carrière. Abre los ojos parlait d’amour et d’autres illusions, Mar adentro touchait au drame avec l’euthanasie en sujet central, et Agora se penchait sur la vie d’une femme célèbre de l’histoire Romaine.
Ce qui n’empêche monsieur tout le monde de surtout connaître Amenábar comme un réalisateur de thrillers, en partie à cause de son impressionnant premier film, Tesis et surtout The Others, cette histoire de fantômes très prenante, avec Nicole Kidman.
Avec Regression, il revient donc à ses premières amours, après un détour de 14 années, et il semblerait que cette absence ne lui ait pas fait que du bien. La subtilité, le courage, l’élégance et la richesse des trouvailles qui marquaient alors son œuvre ont aujourd’hui presque totalement disparu. La certitude parfois inquiétante d’alors a fait place à une indécision tremblante, comme si le film lui-même n’était pas convaincu de ses talents.
Ajoutez à cela des prestations d’acteurs douloureuses, des personnages chancelants et des dialogues coincés, et vous obtenez un thriller que le spectateur aura toutes les peines du monde à trouver crédible. Ce qui en soi est encore plus douloureux que le twist final que l’on voit arriver à des kilomètres.