Je n’avais personnellement jamais entendu parler du corps ACM, la division Autos-Canons-Mitrailleuses utilisée par l’armée belge pour affronter l’ennemi allemand durant la Première Guerre mondiale. L’idée en soi avait du bon, si ce n’est que les véhicules en question n’étaient absolument pas adaptés à la topographie du pays.
Le résultat donne une histoire assez incroyable, tombée dans l’oubli, allez donc savoir pourquoi. Ce qui constitue en soi déjà une bonne raison d’aller voir Cafard.
Le réalisateur, Jan Bultheel, y ajoute encore quelques autres arguments difficiles à réfuter. Il joue par exemple la carte du réalisme, ce qui signifie qu’il prend son public au sérieux. Cafard a beau être un film d’animation, il veut montrer la guerre dans toute sa répugnante réalité. Mais il parvient également à nous faire sourire, et pas seulement parce que les personnages principaux parlent un ostendais goûtu. C’est une histoire d’êtres de chair et de sang, même s’ils sont d’aspect parfois trop rigide.
Ce qui nous amène au plus gros problème du film. Bultheel a opté pour une animation au style dépouillé jusqu’à l’os, une décision qui se défend sans peine, mais qui demande au spectateur une certaine adaptation. Reste à voir s’il sera prêt à faire l’effort.