ll semble bien que Wenders soit enfin de retour parmi les (artistes) vivants. Après une très (très!) longue période de disette créative stoppée net, et avec brio, par les magnifiques documentaires Pina et Le sel de la terre, le réalisateur allemand prouve, avec Every Thing Will be Fine, qu'il a encore de beaux restes.
Certes, le film est bancal et se perd parfois en circonvolutions un peu vaines. Wenders s'appesantit de manière par trop démonstrative sur les affres de la création artistique à travers le parcours de rédemption d'un écrivain, terrassé par la culpabilité d'avoir tué accidentellement un enfant. Mais sa maîtrise de la mise en scène réussit souvent à faire passer cette réflexion un peu insipide et certaines scènes sont touchées par la grâce, comme celle de l'accident et de la terrifiante révélation qui la suit. Dans ces moments là, quand Wenders aborde la réalité d'une situation sans la cérébraliser, il est absolument bouleversant.
L'évolution des rapports ambigus que son personnage principal (James Franco, déroutant mais fascinant de retenue) entretient avec ceux qui l'entourent et le travail superbe sur la photo finissent par rendre ce mélodrame intimiste particulièrement émouvant.