Dans la foulée du succès colossal du premier volet, Michael Crichton donna une suite à son roman, adapté de nouveau par Steven Spielberg. Sans Sam Neill, mais toujours avec Jeff Goldblum et avec une petite nouvelle du nom de Julianne Moore, le film sortit en salles dans les salles françaises le 22 octobre 1997.
Si le succès public fut une nouvelle fois au rendez-vous (620 millions de dollars en salles, près de 5 millions d'entrées en France), le film reçut un accueil un peu plus frais. Si la magie visuelle de l'animation des dinosaures faisait toujours merveille, l'intrigue et ses personnages déçut un peu plus certains observateurs. Ces quelques réserves n'ont cependant pas entravé la mise en chantier de Jurassic Park III, sorti en 2001, qui mit un point à l'histoire de la saga... du moins pour le moment, et ce jusqu'à la semaine prochaine et la sortie du film de Colin Trevorrow, porté par Chris Pratt, Bryce Dallas Howard et Omar Sy.
Replongez dans l'ambiance et les coulisses de ce Monde perdu filmé par Spielberg à travers huit secrets de tournage et autres anecdotes.
Le résumé du film : Quatre ans après le terrible fiasco de son Jurassic Park, le milliardaire John, Hammond rappelle de Dr Ian Malcolm pour l'informer de son nouveau projet. Sur une île déserte, voisine du parc, vivent en liberté des centaines de dinosaures de toutes tailles et de toutes espèces. Ce sont des descendants des animaux clonés en laboratoire. D'abord réticent, Ian se décide à rejoindre le docteur quand il apprend que sa fiancée fait partie de l'expédition scientifique. Il ignore qu'une autre expédition qui n'a pas les même buts est également en route.
Une rivalité entre Spielberg et Joe Johnston
À l'époque du lancement d'une suite à Jurassic Park suite au succès du premier épisode, Steven Spielberg est naturellement sur les rangs pour la réaliser. Mais le cinéaste doit tout de même faire face à une certaine concurrence puisqu'à la même époque, Joe Johnston, qui a adoré le premier film, se déclare intéresser pour réaliser cette suite, et ce alors même que Michael Crichton n'a pas encore fini d'écrire Le Monde perdu. Mais à cause de retards sur le tournage de Jumanji à la même époque, Johnston retira sa candidature et laissa le champ libre à Spielberg. Ce dernier proposa un accord tacite à Johnston : si un troisième volet venait à voir le jour, ce serait lui qui serait en charge de le réaliser. Un Jurassic Park III fut effectivement lancé et Spielberg tint parole.
L'absence de Sam Neill
C'est le grand absent de cet épisode ; le docteur Alan Grant, incarné par Sam Neill, n'est en effet pas de la partie sur ce Monde perdu puisqu'il ne reviendra à l'écran que pour Jurassic Park III quatre ans plus tard. Son absence fait écho au roman de Crichton, dont le docteur Grant est quasiment absent. Quasiment seulement, car il fait néanmoins son apparition au cours d'une petite scène du livre, que l'on ne dévoilera pas mais qui aurait également dû apparaître dans le film par l'intermédiaire de plans d'archives déjà tournés au moment du premier Jurassic Park. Elle fut cependant coupée du montage final, qui ne verra donc pas de caméo de Sam Neill.
Vince Vaughn engagé grâce aux Dents de la mer
Vince Vaughn peut remercier Doug Liman de lui avoir ouvert les portes de la saga ?Jurassic Park. Pour le bien de son film Swingers, le réalisateur a en effet demandé à Spielberg l'autorisation d'utiliser le thème des Dents de la mer. Ce dernier a dès lors demandé à ce qu'on lui projette le film avant de donner son accord. Et il fut si impressionné par la performance de Vince Vaughn dans le film qu'il lui proposa immédiatement un rôle dans Le monde perdu, celui de Nick van Owen.
Des dinosaures très encombrants
Merveilles d'animatronique dont l'aspect plus vrai que nature est encore quasi impossible à répliquer numériquement encore aujourd'hui, les dinosaures du Monde perdu étaient surtout d'énormes machines très encombrantes et quasi impossibles à déplacer. Chacun des deux modèles de T-Rex pesait en effet environ neuf tonnes. Alors par souci de praticité, les décors du film étaient à chaque fois montés et démontés autour des T-Rex pour gagner du temps.
L'ombre d'Arthur Conan Doyle
Officiellement, le film s'appelle Le monde perdu : Jurassic Park (The Lost World : Jurassic Park), alors que le roman de Crichton s'appelle simplement Le Monde perdu. Le rajout de la mention d'appartenance à la saga Jurassic Park vient en réalité des producteurs du film, de peur que les spectateurs ne fassent la confusion avec un roman du même nom signé Arthur Conan Doyle en 1912, et dont une adaptation cinématographique avait déjà été réalisée en 1925. Crichton avait d'ailleurs intitulé son livre en hommage à Conan Doyle et pour cause : le roman mettait déjà en scène des créatures préhistoriques (mais apparus dans la forêt amazonienne cette fois-ci). Spielberg s'inspira d'ailleurs ouvertement d'une attaque de brontosaure à Londres décrite dans Le Monde perdu de Conan Doyle perdu pour créer celle du Tyrannosaurus Rex sur San Diego dans le film.
Le caméo de Steven Spielberg
Il s'agit sans doute du caméo le plus retors qui soit, au point qu'on puisse même le croire purement accidentel. Les yeux très bien entraînés peuvent en effet voir Steven Spielberg à l'image dans Le monde perdu, de manière indirecte. En effet, dans le gros plan sur le téléviseur diffusant le reportage d'informations sur le retour des dinosaures et de la destruction qu'ils apportent avec eux, on peut voir la tête du cinéaste se refléter sur l'écran. Il est assis sur le canapé face à la télé, à côté de Jeff Goldblum, en train de manger du popcorn. Mais même en s'appliquant, c'est encore très difficile à percevoir.
Autre personnalité rattachée au film à s'offrir un petit caméo : David Koepp, scénariste du film. On peut le voir se faire dévorer par le T-Rex dans les rues de San Diego en tentant d'échapper à la créature. Le générique du film le crédite même dans le rôle d'"Unlucky Bastard" (" le crétin malchanceux").
Un paléontologue célèbre parmi les victimes
La victime du T-Rex lors de la scène de la cascade n'est pas n'importe qui : il s'agit de Jack Horner, un paléontologue de renom qui servit de consultant technique sur les trois premiers Jurassic Park et dont Spielberg s'est grandement inspiré pour le personnage d'Alan Grant (qui est assez différent de celui des livres). Dévoré par le dinosaure alors qu'un serpent s'est introduit dans ses vêtements, Horner a en fait demandé à apparaître dans cette séquence pour faire plaisir à un de ses collègues, Robert Bakker, autre éminent paléontologue qui a quant à lui inspiré le personnage du docteur Burke. Les deux hommes étaient en effet rivaux à l'époque et leur principal sujet de dissension concernait le comportement des T-Rex. Horner soutenait que ces derniers étaient essentiellement des charognards (qui se nourrissaient donc essentiellement de cadavres) tandis que Bakker était persuadé qu'il s'agissait de prédateurs (qui traquaient leurs proies vivantes). Spielberg lui fit donc la faveur de se faire dévorer par le T-Rex, pour en quelque sorte donner raison à son ami mais rival de l'époque.
Toujours concernant cette scène, la mort de son personnage est d'autant plus bête qu'à en croire l'apparence du serpent qui se glisse dans ses vêtements, celui-ci appartient à une race tout à fait inoffensive pour l'être humain.
Un clin d'oeil à Godzilla
Avec ses dinosaures géants qui s'attaquent à l'humain et maintenant aux grandes villes dans ce deuxième volet, Jurassic Park ne pouvait pas éviter les comparaisons avec la légendaire franchise Godzilla. Le film s'offre d'ailleurs un petit hommage lors de l'attaque du T-Rex sur San Diego, où l'on peut voir un groupe de touristes japonais s'enfuir en courant en voyant la créature arriver. Mais contrairement à la légende urbaine, on ne les entend pas dire "Je ne suis pas venu du Japon juste pour ça". Cette allusion se retrouve en réalité de l'adaptation au cinéma de L'inspecteur Gadget en 1999.
Découvrez la bande annonce de Jurassic World qui sort au cinéma ce 10 juin
