Pauvreté, guerre, désespoir, panique, menaces, destruction, oppression, maltraitance, viol, assassinat de sang froid: ce que vit et voit le personnage principal de The Cut pourrait donner des cauchemars pour une vie entière. Il faut dire qu’en arrière-plan, on retrouve le génocide arménien de 1915, lorsque l’Empire Ottoman a éliminé sans remords entre 1 et 1,5 millions d’Arméniens.
En soi, Fatih Akin mérite le respect: ça demande du courage, pour un réalisateur turc, de faire un film sur cette thématique. Mais nous n’irons pas jusqu’à la standing ovation, loin de là même, car le film en question reste embourbé dans ces bonnes intentions.
Peut-être est-ce à cause du gros budget demandé par le film, ou peut-être qu’il n’a pas osé aller jusqu’au bout. Mais on ne peut nier le fait que, malgré toute la misère montrée dans The Cut, le film ne prend jamais à la gorge. Akin s’en tient à un sage et brave mélo sur un homme prêt à remuer ciel et terre pour réunir sa famille. On peut évidemment admirer la persévérance que ce personnage principal met en œuvre dans cette entreprise. Mais après la énième piste avortée, on ne peut s’empêcher de laisser son esprit vagabonder en direction de la bière fraîche ou du délicieux repas qui nous attend après le film.