"Notre rêve serait une sélection de films sans générique, pour ne pas savoir qui les a réalisés", sur le principe du CV anonyme, a affirmé jeudi Thierry Frémaux, délégué général et sélectionneur du Festival de Cannes, interrogé sur la parité dans le 7e art.
Participant jeudi à un débat sur la présence des femmes dans le cinéma à l'initiative du groupe Kering, M. Frémaux a "déploré" que la parité ne soit pas respectée, soulignant que "le Festival de Cannes est au bout de la chaîne, pas au début". "Cannes n'est que le reflet de ce qu'on nous propose. Nous sélectionnons mais la question de la place des femmes dans le cinéma ne concerne pas seulement le festival accusé à tort pour la parité", a ajouté le délégué général, rappelant qu'il n'y a que 7% de réalisatrices dans le monde, et 24 % en France. Depuis plusieurs années, le Festival de Cannes se voit reprocher de ne pas respecter la parité dans sa sélection.
Cette année, deux réalisatrices, le même nombre que l'année dernière, sont en compétition officielle sur 19 longs métrages. Pour la deuxième fois dans l'histoire de Cannes, après Diane Kurys en 1987, une réalisatrice, Emmanuelle Bercot, a fait l'ouverture du festival avec "La Tête haute", mais hors compétition. "Le Festival de Cannes est coupable de beaucoup de chose aux yeux de beaucoup de gens. C'est un mauvais procès, très injuste, mais tant mieux si grâce au Festival la question de la parité et de l'égalité est abordée", a dit M. Frémaux. "Peut-être faut-il imposer aux écoles de cinéma une certaine parité?" s'est interrogé le sélectionneur de Cannes, soulignant qu'il n'était toutefois pas favorable aux quotas. (Belga / Belga)