Dimanche soir, le jury mené par les frères Coen décernera la Palme d'Or et ses autres prix. Mais avant d'en arriver là, j'avais envie de faire la liste des moments les plus remarquables de cette 68e édition. En ordre croissant.
5. Carol et Les Cowboys: tant en dire, sans un mot
Réussir à prendre son public à la gorge avec une fin sans dialogues, c'est la très grande classe. Todd Haynes le prouve avec sa tragédie romantique Carol, et Thomas Bidegain s'en sort tout aussi bien avec son drame familial Les Cowboys.
4. Inside Out: dans la tête d'un ado
Inside Out, le fabuleux nouveau-né des studios d'animation Pixar se déroule dans la tête d'une fillette de onze ans. On y voit comment cinq émotions différentes dirigent toutes ses actions et comment elle réagit. A la fin du film, les réalisateurs nous offrent également une plongée dans la tête d'autres personnages, notamment dans celle d'un ado. Un seul mot: hilarant.
3. Green Room: le bras d'Anton Yelchin
Le meilleur film de série B du festival était proposé dans la Quinzaine. Dans Green Room, un groupe punk qui faisait un concert au milieu des bois en Oregon se retrouve dans une situation plus que délicate après avoir accidentellement été témoin d'un meurtre par une bande de néo-nazis. Deux grands moments cinéma s'en suivent: d'une part l'échange entre le leader de la bande et les membres du groupe réfugiés dans l'espace artistes. Et ce qui se passe lorsque le guitariste ouvre la porte pour jeter un pistolet vide, vous n'êtes pas prêts de l'oublier.
2. Applaudissements pour Jaco Van Dormael, huées pour Gus Van Sant
Le public cannois est connu pour ses avis tranchés. Gus Van Sant et Jaco Van Dormael ont pu en apprécier les deux extrêmes. Sea of Trees, drame spirituel avec Matthew McConaughey, s'est tout simplement fait siffler à la fin de la vision de presse. Une réaction un rien excessive à mon goût. Par contre, Le tout nouveau testament a eu droit à une standing ovation de plusieurs minutes.
1. Takashi Miike et autres Japonais déjantés
Le présentateur de la Quinzaine avait une mauvaise nouvelle lorsqu'il est monté sur le podium. Le réalisateur Takashi Miike ne pouvait être présent pour la projection de son Yakuza Apocalypse. Mais, nous avait-on dit avec beaucoup de mystère, il serait d'une certaine manière quand même présent. Lorsque les lumières de la salle se sont éteintes, l'écran a été envahi par un close-up de Miike, habillé en femme. "Je suis désolé de vous faire faux-bond," dit le cinéaste, "mais je viens de démarrer une nouvelle carrière en tant que geisha. Demain, on me place mes implants mammaires. Je ne ferai dorénavant plus de films d'une violence extrême comme Yakuza Apocalypse mais je raconterai des histoires d'amour et d'amitié."
Après la projection, une grenouille verte géante a également fait son apparition dans la salle: le public a ainsi pu saluer le grand méchant de ce film déjanté sur des vampires maffieux.