"J'ai presque 90 ans et les voilà penchés sur mon corps comme si j'en avais 16". Cette répartie, prononcée par une patiente atteinte d'un cancer en phase terminale, résume parfaitement le ton de The Farewell Party.
Cette co-production germano-israélienne pose de manière frontale les questions éthiques du recours à l'euthanasie et assume, sous la forme d'une comédie douce-amère, son parti pris culotté face à un tel sujet : en rire. Mais pas de manière gratuite. Chaque situation et dialogue, particulièrement savoureux, amènent tant les personnages que les spectateurs à se questionner sur leur rapport à la douleur et à la mort, et à ce qu'il feraient s'il étaient confrontés à la souffrance intolérable d'un proche. Donner la mort, à leur demande, à des personnes qu'ils aiment sincèrement, fait-il d'eux des assassins ou des amis loyaux et courageux? A la manière des comédies sociales anglaises, le rire court-circuite les larmes (de manière un peu trop mécanique, d'ailleurs) et évite au film de verser dans le sentimentalisme ou la leçon de morale.
Si le scénario s'avère quelque peu prévisible, la truculence des personnages, présentés comme "de grands enfants dont le corps a vieilli", et la sensibilité de l'approche finissent par emporter le morceau.