Les nouveaux sauvages capte le burn-out civilisationnel, ce moment de rupture où les instincts du mammifère carnivore prennent le dessus sur les valeurs culturelles et morales qui fondent les relations et la civilité dans la communauté des humains.
Ce qui crée cette rupture, c’est une injustice, la trahison de l’être aimé, une humiliation ou la mise en danger du clan. A travers une série de sketches à la manière des comédies italiennes des années 60, le réalisateur Damian Szifron fait déraper des situations anxiogènes du quotidien en poussant à fond les curseurs du burlesque et de l’absurde. Cette production hispano-argentine commence très (trop?) fort avec trois pétages de plombs particulièrement gratinés. Tarantino se passera sans doute en boucle ce duel d’automobilistes aux proportions ubuesques tant il est hilarant, ultra-violent et assumé jusque dans ses outrances. Mais, faute de situations originales ou de conclusions vraiment étonnantes, le film s’essouffle franchement dans sa seconde moitié et les deux derniers sketchs prennent des airs de pantalonnades plus poussives qu’acides.
Lassant et, au final, un peu vain malgré la satire sociale sous-jacente, Les nouveaux sauvages rate sa sortie. Les plus courtes sont les meilleures.