The Imitation Game aurait pu être un film historique sur les tentatives des services de renseignements de Sa Majesté de casser le code Enigma. Ou une biographie d’un génie irascible du décryptage. Ou un drame sur la condition des homosexuels en Angleterre. Ou une fiction sur la genèse de l’informatique.
Morten Tyldum mêle tout cela avec réussiter dans un seul film. La figure fascinante et tragique d’Alan Turing donne à ce long métrage sa passionnante densité. Et si la mise en scène péche par une forme un peu trop classique et le manque de développement des personnages secondaires (dommage pour Keira Knightley), la performance impressionnante de Benedict Cumberbatch, qui réussit à rendre émouvant un personnage a priori parfaitement antipathique, en font un objet finalement passionnant. D’autant que le vrai thème du film – comment le poids des secrets a construit et détruit un homme – se révèle au fur et à mesure d’un scénario admirablement architecturé sur trois époques.
Et cette formidable énigme de se conclure par une bouleversante proposition sur les motivations intimes de Turing à construire ce qui est considéré aujourd’hui comme l’ancêtre de l’ordinateur.
