Attention, mesdames et messieurs: Nightcrawler est un traquenard. Lorsque le film commence, que le personnage principal, Louis Bloom apparaît à l’écran, on a instantanément envie de prendre son parti. Bon, c’est vrai, il commet un larcin et un vigile en sort sérieusement amoché, mais Bloom semble simplement être victime des événements.
La seule chose qu’il désire, c’est un boulot, et il est plus que décidé à atteindre son objectif.
Plus on le voit à l’œuvre, plus on est convaincu que son indémontable optimisme et sa confiance en lui ont quelque chose d’inhumain. Ce qui ne veut pas dire que Bloom vienne d’une autre planète ou d’une autre dimension. Que du contraire même : il est parfaitement intégré au monde dans lequel il agit. Un monde qui est par ailleurs terriblement reconnaissable, avec sa concurrence sans merci et sa loi du plus fort.
Nightcrawler n’en est pas à mi-course lorsque l’on découvre la vérité: cet homme que l’on trouvait si sympathique et que l’on est prêt à soutenir est un véritable sociopathe. Il n’a pas la moindre compassion, se cache derrière une grimace – excessivement – amicale et apprend à une vitesse phénoménale. Pas étonnant que ce film soit vécu comme un coup de poing à l’estomac.