“Nick Cave a régulièrement été approché au cours des dernières années par des gens voulant faire un film sur sa vie, mais il a toujours refusé,” raconte Iain Forsyth, la moitié du duo de cinéastes à qui on doit le remarquable 20,000 Days on Earth.
La question est en soi compréhensible: Cave est l’une des icones les plus intrigantes de son temps. Il ne fait que ce qu’il veut et irradie le danger, ce qui en fait un sujet filmique doublement intéressant.
Le revers de la médaille, c’est évidemment que Cave comprend très bien que ce rayonnement est dû – mis à part son talent musical et ses prestations – en partie à l’image qu’il s’est soigneusement construite au fil des années. L’idée brillante de Forsyth et de son habituelle partenaire de création, Jane Pollard, c’est d’avoir intégré cette image dans le film même. 20,000 Days on Earth nous montre Nick Cave dans son environnement quotidien, mais égrène suffisamment de doutes à l’encontre du public.
La majeure partie de ce que le film raconte semble vraie, on sent cependant en même temps qu’ils sont en train de jouer avec nos pieds. Mais qu’est-ce que cela peut bien nous faire, quand la pilule est administrée avec tant d’humour?