Synopsis
Peut-être moins connus du grand public que ses collections musicales, les films qu'Harry Smith réalisa entre les années 1930 et 1980 restent aujourd'hui des références dans l'avant-garde expérimentale. Il toucha bien sûr à toutes les techniques, innovant autant dans l'animation que dans la manière de montrer des prises de vue réelles, chaque film représentant des années de travail obsessionnel.
Ses premiers films, présentés dans la compilation "Early Abstractions" (1939-1956), sont de très courtes expérimentations visuelles d'un complexité remarquable, des peintures en mouvement dessinées directement sur pellicule. Ces films sont pensés comme des danses de figures géométriques colorées, d'abord imaginés en avec une bande son be-bop. Il remplaça plus tard leur accompagnement musical par l'album "Meet The Beatles!", prouvant que les images peuvent s'adapter à n'importe quels rythmes. Par la suite, il s'est attelé à de fastidieux projets de films avec des figures découpées, animées sur différents plans pour créer des effets tridimensionnels. "Heaven & Earth Magic" en est un exemple impressionnant. Le film est une sorte de récit de voyage entre conscient et inconscient, un trip halluciné et clairement lié à ce qu'il appelle "ses travaux d'alchimiste", à l'iconographie religieuse et au symbolisme magique. A partir de la fin des années 1960, il jouera sur la surimposition d'images réelles et aboutira à son projet monumental: "Mahagonny", réalisé entre 1970 et 1980, un film de plus de deux heures, quatre projections simultanées inspirées de l'Opéra de Kurt Weill et Bertolt Brecht. Mais ça, c'est encore une autre histoire.