Synopsis
La semence du progrès", (USA), 1983, vf
"La médecine des riches chez les pauvres", (Senegal-Gabon), 1975, vf st nl
L'excellente et trop rare série "Au nom du progrès" a été réalisée entre 74 et 83 par G. Troeller et M-C. Deffarge (avec la collaboration de l'économiste François Partant), partis explorer le "sous-développement" à travers le monde. Leur analyse est d'une pertinence et d'une richesse épatante, une leçon pour la douce condescendance empreinte de charité qui baigne le regard du premier monde sur le troisième. A travers une quinzaine de films, et autant de pays visités, ils dressent un portrait du modèle néo-colonialiste, le développement et le progrès vus par un Occident qui qualifie ce qu'il ne comprend pas de "primitif" et qui s'impose au monde entier, formant partout des élites locales pour porter les intérêts du système et entretenir la dépendance. Les mécanismes de la mondialisation, décodés un à un. Leur analyse est à chaque fois détaillée et extrêmement éloquente. "La semence du progrès", réalisé aux USA, montre l'absurdité de ce que l'on nomme progrès et l'aveuglement d'une société entière derrière un vocabulaire antinomique. Le premier monde est-il si développé que ça? Où est le développement, où est la sauvagerie? C'est malheureusment cette vision qui s'exporte, la colonisation mentale en oeuvre. "La médecine des riches chez les pauvres" l'illustre parfaitement, montrant comment une société en arrive à se dévaloriser elle-même pour se conformer au "progrès", transformant au passage la santé en commerce, les malades en consommateurs et les guérisseurs traditionnels en charlatans.