Si vous voulez savoir comment Le Labyrinthe du silence a commencé, vous devez voir Fritz Bauer, un Héros Allemand. Dans cette préquelle, nous suivons un juge légendaire, Fritz Bauer, et ses tentatives pour attraper Adolf Eichmann.
Une mission quasi impossible, du fait que l’appareil étatique allemand de l’immédiat après-guerre était truffé d’ex-nazis. Finalement, Bauer perdra la partie. Car il voulait qu’Eichmann soit condamné en Allemagne. Un honneur qu’Israël a exigé, et obtenu. Ce qui amena Bauer à lancer une nouvelle opération afin de condamner les responsables d’Auschwitz (Le Labyrinthe du silence). Contrairement au Bauer du Labyrinthe du silence, celui de Fritz Bauer, un Héros Allemand est le personnage central. Et à travers l’interprétation superbe qu’en fait Burghart Klaussner, on le découvre comme un géant tragique. Malheureusement, le réalisateur Lars Kraume a absolument tenu à faire usage de l’homosexualité de Bauer comme d’un ressort essentiel, une homosexualité qui se reflète en plus dans le drame de son assistant. Ce qui transforme Fritz Bauer, un Héros Allemand en une véritable fiction. Dommage, le potentiel dramatique de la chasse pour attraper Eichmann était à lui seul bien suffisant.
Attention, cela ne veut pas dire que le film en perd tous ses mérites. Même si l’ensemble est tourné comme un téléfilm, cela reste un moment passionnant d’histoire sur la tendance qu’a eue l’Allemagne à taire son passé.