Des années durant, Arquímedes Puccio a fait partie des escadrons secrets chargés, alors que l’Argentine vivait sous une dictature de droite, d’enlever et éliminer les opposants politiques. Pour le bien de l’Etat disait-on alors.
Mais lorsque le dictateur Videla et ses sympathisants ont dû évacuer les lieux et alors que l’Argentine entamait sa route vers la démocratie, Puccio n’a pas abandonné les méthodes et principes qui lui avaient été inculqués. Résultat: pour le bien (financier) de sa famille, il a continué à assassiner et enlever.
Pablo Trapero, ici à la réalisation, ne dissimule certainement pas l’arrière-plan politique et social de l’histoire de El Clan. Mieux encore, il insiste sur son importance. Mais ce qui l’intéresse au premier plan dans cette histoire vraie assez fascinante, c’est le rôle joué par l’ensemble de la famille Puccio. Comment Arquímedes est-il parvenu à embrigader sa femme et ses enfants au point de les faire participer à ses activités criminelles ou à simplement prétendre qu’ils n’entendaient pas les cris des victimes?
El Clan creuse bien plus loin que les faits et les personnages, et du coup, on se sent immédiatement emporté. Même s’il s’agit d’une histoire qui peut franchement donner la nausée. D’autant que Guillermo Francella est littéralement fabuleux dans le rôle de ce père de famille dominant.