Bientôt adultes, Bertin et Lucas vivent mal leurs derniers moments d'adolescence, prisonniers de modèles parentaux troublés: le premier fait face à un géniteur railleur, sapant la moindre once de confiance en soi, le second n'accepte pas le décès de son père, et rejette violemment son beau-père.
Tous deux aspirent à de la tendresse, et surtout à pouvoir se construire, socialement, sexuellement… pour ce faire ils quittent leurs nids, et se lancent dans une quête identitaire "passive agressive" aux conséquences désastreuses.
Après Elle ne pleure pas, elle chante, le réalisateur Philippe de Pierpont signe ici un objet filmique étrange, oscillant entre une sorte de ride destroy à la sauce Michael Haneke - en bien moins radical - et le cinéma contemplatif, alignant des plans à la photogénie (merci Dries Delputte) bien agréable.
Quelque peu hésitant (à l'image du jeu de Martin Nissen et Arthur Buyssens – aperçus dans Les Géants), n'allant pas tout à fait au bout de sa radicalité, Welcome Home possède malgré tout une vraie sensibilité, et quelques moments très forts, comme ce passage éthylico-érotico-esthétique.