Unique femme dans l'univers ultra masculin du transport maritime, Alice a laissé à quai son compagnon et les conventions amoureuses pour embarquer sur le Fidelio, un vieux cargo dans le ventre duquel, des semaines durant, un équipage cosmopolite vit selon des règles qui lui sont propres.
Plusieurs films se côtoient dans ce magnifique premier long métrage de Lucie Borleteau. Ils pourraient chacun avoir leur propre titre. Alice au pays des hommes serait le portrait d'une femme libre, vivant sa passion pour la mécanique en tentant de s'imposer dans ce milieu exclusivement masculin. Un cargo nommé désir serait une réflexion sur le désir féminin, sur la liberté amoureuse et sur les récifs sur lesquels doit parfois s'échouer le cœur pour qu'il jette enfin l'ancre. Das boot serait une plongée quasi documentaire dans le quotidien des marins, explorant leurs rituels et les moments, entre tension et ennui, qui rythment leur voyage entre deux escales.
Mais Fidelio navigue au-delà de cette simple addition, grâce à l'interprétation d'Ariane Labed, merveilleuse de naturel, de charme et de densité.