Vous aurez ainsi l’occasion de voir ce qu’il y a moyen de faire avec un script impeccable, des personnages fabuleux et des acteurs parfaitement choisis. Whiplash n’a coûté qu’un petit peu plus de 3 millions de dollars, mais l’intensité émotionnelle que Damien Chazelle parvient à atteindre avec son film est sublime.
Le personnage de Miles Teller – un acteur exécrable en comédie, mais qui s’en sort plutôt bien casté en drame – n’est pas irrésistible, mais on peut comprendre sa motivation. Il veut devenir le meilleur batteur qui soit. Vouloir arriver au top, voilà qui parle à tout le monde. Mais à vouloir devenir Bird, on en perd son respect pour soi-même et pour ses proches. La beauté de ce script, c’est que Teller prend exemple sur un homme qui a lui-même perdu de vue toute qualité humaine, et considère que la perfection, quelle qu’elle soit, est la valeur ultime: le chef d’orchestre Terrence Flechter. Grâce à l’interprétation de J.K. Simmons, Fletcher s’inscrit comme l’un des monstres de légende du cinéma: le fils mégalomane de nurse Ratchet et de l’instructeur Hartman dans Full Metal Jacket.
Et s’il y a bien quelque chose que le public aime, ce sont les monstres humains. Simmons peut déjà aller chercher son Oscar : c’est un rôle qui va marquer l’histoire. Mais il fait reconnaître qu’il n’aurait jamais été aussi génial si le script n’avait pas été d’une telle qualité.