Depuis Millenium, le thriller nordique est presque devenu un genre littéraire en soi. Un genre pour le moins successfull au vu des quelques 7 millions de copies écoulées dans le monde de ce Keeper of the Lost Causes et des quatre suites.
La série imaginée par le danois Jussi Adler-Olsen raconte les aventures des deux employés de la section Q, département-placard qui vérifie si les affaires classées méritent bien d'être rangées définitivement dans les archives de la police. S'ouvrant sur une scène traumatique assez réussie, le film de Mikkel Norgaard - un des réalisateurs de la formidable série politique Borgen - suit les recherches d'un duo de flics sur la touche qui enquête, contre la volonté de la hiérarchie, sur un suicide qui n'en est peut être pas un. Jouant efficacement - et avec un zeste d'humour bienvenu - avec les règles du genre (duo de flics que tout oppose - le misanthrope danois vs l'empathique musulman-, ambiance et affaire glauques, colorimétrie grisâtre) sans jamais les transcender, The Keeper est un honnête divertissement qui se regarde sans déplaisir mais sans passion.
Pas sûr cependant qu'avec un produit aussi convenu que ce film - qui vise clairement le lancement d'un franchise - connaisse le même succès que les romans.