Les événements historiques auxquels D’une vie à l’autre se réfèrent sont inédits au cinéma et offrent à ce film un indéniable attrait.
Les nazis avaient mis sur pied durant la guerre des foyers devant accueillir les enfants issus des amours des SS et de femmes norvégiennes dont les origines "viking" devaient booster la race aryenne. Ces enfants étaient rapidement séparés de leur mère et envoyés dans des orphelinats en Allemagne.
Sur cette base, Georg Maas développe un récit "à l’ancienne" où se mêlent espionnage, faux-semblants, secrets familiaux et Stasi. Sa mise en scène sans grand éclat et un dévoilement un peu trop rapide des cartes ne permet malheureusement pas de donner à ce formidable point de départ toute son ampleur et rend les rebondissements assez prévisibles. Préférant développer les affres existentiels et familiaux de son héroïne à l’heure où les masques tombent plutôt qu’approfondir son sujet en or massif, D’une vie à l’autre perd de son intérêt au fur et à mesure de son développement pour n’être plus, au final, qu’un film d’espionnage classique mâtiné d’un drame psychologique qui ne se démarque que par une interprétation impeccable.
Dans le genre, La vie des autres auquel le titre fait un clin d’œil, était autrement plus abouti.