“Mettons les choses au clair avant de commencer,” confie la voix qui transparaît ici et là dans La voleuse de livre. “Vous allez mourir. Un bon conseil: ne paniquez pas lorsque ça arrivera. Apparemment, ça n’aide pas.”
Peut-être devrions-nous rechercher dans ces mots la raison pour laquelle le réalisateur Brian Percival a tourné un film aussi doucereux. L’auteur australien Markus Zusak a eu droit à nombre d’éloges pour son roman La voleuse del ivre en 2005 quant à sa manière d’aborder l’expérience indescriptible de la seconde guerre mondiale à travers les yeux d’une petite fille, sans tomber dans le sentimentalisme. La version cinématographique adoucit tellement le propos qu’il n’en reste quasiment plus rien, ce qui l’oblige à ajouter de l’édulcorant afin de quand même donner un rien de goût à l’affaire.
La voleuse de livre rassemble à peu près tout ce que l’on sait sur ce que l’Allemand moyen a vécu durant la période entre 1939 et 1945, qu’il s’agisse des citoyens qui ont embrayé à la suite du mouvement nazi ou de ceux qui étaient nettement plus réservés. Le film ne fait rien de plus qu’aligner tous ces exemples connus.