Le premier élément intéressant de An Episode in the Life of an Iron Picker, c'est que la limite entre fiction et documentaire y est très vague.
Les protagonistes du vrai drame qui s'est déroulé - une femme d'origine rome, enceinte d'un foetus mort se voit refuser l'accès à un hôpital parce que son mari ne peut payer le coût de l'opération - jouent eux-mêmes les rôles principaux. Tanovic les suit alors qu'ils refont le chemin parcouru durant ces jours dramatiques. Il nous fait au passage découvrir un aperçu de la vie quotidienne des Roms, pauvres, qui ne gagnent que quelques marks bosniaques en ramassant de la feraille et passent quelques heures de bonheur en compagnie de leurs enfants.
Mais à côté de cela, Iron Picker se veut aussi critique à l'encontre de la Bosnie contemporaine. La guerre a beau être officiellement finie, la situation d'après-guerre semble n'avoir rien à offrir aux citoyens les plus pauvres et surtout aux Roms qui ont également énormément perdu dans le conflit.
L'argent et les règles sont plus importantes qu'une vie humaine. L'ironie de la chose étant que les Roms sont forcés de frauder pour s'en sortir.