Un mineur s'oppose à la gestion de ses patrons. Un immigrant expérimente les infinies possibilités d'une arme à feu. La réceptionniste d'un salon de massage règle son compte à un cliant arrogant. Et un homme prétend à sa femme qu'il parcourt le monde à la recherche de travail, alors qu'il est en réalité en train de se transformer un tueur sanguinaire.
Quatre histoires basées sur des faits divers que le Chinois chouchou des festivals, Jia Zhang Ke, mêle sans peine dans son nouveau film. Contrairement à ses réalisations précédentes comme Platform, The World, Still Life et 24 City , il n'opte pas cette fois pour des émotions étouffées. La vitesse d'évolution de la Chine amène des explosions de violence exponentielles, ce qui ne nous a pas échappé.
L'influence des magistraux films de wuxia des sixties et seventies se sent fort, mais on sent aussi les echos des western spaghetti de Sergio Leone – ces paysages! – et les ballets sanglants de Quentin Tarantino.
Superbe, d'autant que le réalisateur n'hésite pas à couronner le tout d'une belle dose d'humour noir. Mais ce qui frappe le plus, c'est qu'il n'est ici nullement question de délassement nihiliste. On ne s'ennuie pas un instant, mais Zhangke en profite pour nous travailler la conscience.