Les monastères installés sur les formations rocheuses de Meteora, au coeur de la Grèce, sont de superbes lieux pour filmer. Il y a 30 ans de cela, ils servaient de décor à l'affrontement entre James Bond et les sympathisants de Kristatos (For your Eyes only).
Mais dans Meteora du jeune Grec Spiros Stathoulopoulos, les monastères et rochers ont une autre raison d'être que le spectacle cinématographique. Le décor forme l'une des couches de l'histoire d'amour entre une nonne et un moine, séparés par les profondeurs. Terry Jones ou Terry Gilliam auraient clairement pu faire des choses bien amusantes avec cette histoire, mais Stathoulopoulos traite son sujet avec distance et sérénité.
Lorsque le moine et la nonne ne parvienent plus à contenir leurs impulsions hormonales à l'occasion d'un pique-nique, Meteora n'en perd pas pour autant le respect de ses personnages, et l'ensemble (passion et désir d'un côté, dévotion de l'autre) n'est jamais ridicule. On notera de plus la touche supplémenntaire due à l'usage de séquences animées reprenant le style des icônes byzantines, qui placent encore plus l'ensemble dans un contexte historique.
Symbolisme et symétrie forment les clés artistiques de ce film.