Sleeping Beauty - Chronique Cinema

Le titre de ce prétendant à la Palme d'Or au dernier Festival de Cannes ne fait pas seulement référence au protagoniste, mais aussi à l'effet produit sur la plupart des spectateurs. La réalisatrice débutante Julia Leigh- essentiellement active jusqu'ici en tant qu'écrivain - évoque un sujet intéressant (sur papier) et controversé, idéal comme somnifère. La jolie Emily Browning (voir 'Sucker Punch') incarne une étudiante universitaire qui est constamment en situation de problèmes financiers. Lorsque qu'elle reçoit une proposition pour gagner sa vie en tant que prostituée, elle accepte après la réflexion morale qui s'impose. Dans le bordel où elle atterrit, rien ne semble aller de soi. Les filles prennent du plaisir grâce à un sédatif administré avant que les clients puissent vaquer à leurs affaires. Contrairement à ce que vous pourriez croire, les prémisses évoquées plus haut ne donnent pas de résultats satisfaisants. Que Leigh ne choisisse pas une voie passionnante est une chose. Qu'elle ne raconte rien d'intéressant est tout simplement inexcusable. A certains moments, vous pourriez penser que la réalisatrice australienne empreinte certaines astuces à Kubrick, des shots quasi sans émotion. Mais même le réalisateur de 'The Shining' réussit malgré son approche réservé à vous donner de l'empathie pour ses personnages principaux.