Fukushima mon amour : voyage au bout de soi-même à Fukushima - Critique Cinema

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Marie, jeune allemande, débarque à Fukushima pour y divertir les habitants rescapés, déplacés suite à la catastrophe.  Elle va devoir se découvrir face à la confrontation avec cette situation difficile... Malgré ses difficultés d'adaptation, elle décidera de rester auprès de Satomi, une femme plus âgée, qui a décidé de son propre chef de retourner vivre dans sa maison en zone irradiée. Les deux femmes vont se rapprocher malgré leurs différences, et apprendre peu à peu à faire tomber les barrières...

C'est un superbe drame que nous offre la réalisatrice allemande Doris Dörrie, Cherry Blossoms, une belle aventure humaine et une ode au lâcher-prise. Passionnée par le Japon, la cinéaste confronte son personnage principal à cette zone oubliée où vivent des japonais âgés, laissés pour compte, puisque la jeunesse a fui Fukushima suite à la triple catastrophe qu’ont constitué le séisme, le Tsunami et l’accident nucléaire. L’occasion d’une rencontre inattendue entre deux femmes que tout oppose, toutes deux ayant vécu un drame et qui vivent un moment clé de leur existence.

Au milieu de cet univers fantomatique post-catastrophe, les deux comédiennes pourraient presque incarner un duo burlesque tant elles sont différentes. La cinéaste utilise le langage du corps, la grandeur de la jeune allemande en opposition à cette japonaise âgée, fluette et énergique au caractère bien trempé.

Marie, Rosalie Thomass, The witness house de Matti Geschonneck, belle et grande jeune femme blonde, incarne tout l’exotisme de l'allemande vu par un étranger. Satomi, Kaori Momoi, Mémoires d’une Geisha de Rob Marshall, va accepter son aide et l’accueillir chez elle. Cette ancienne Geisha représente également la femme japonaise âgée avec son savoir-vivre. Marie va devoir se fondre dans l’univers traditionnel japonais pour finalement être acceptée. Les efforts de chacune envers l’autre forgent la beauté du récit, car au départ ce sont les différences que l’on remarque. Dans cette petite maison japonaise, Marie paraitra ainsi bien maladroite face aux gestes précis et calculés de l’honorable ancienne geisha. Sa position assise sera moquée et qualifiée d’impolie par Satomi qui en informera le moine. Au-delà des protagonistes, on approche la culture japonaise dans sa substance. On va ainsi frôler l’esprit un peu fantastique de cette culture à travers la croyance en ses fantômes. Satomi expliquera à Marie qu’il faut du sel la nuit contre les fantômes : « ils ne croient toujours pas qu'ils sont morts ».

Le style narratif de la cinéaste sert le récit. On passe illico de la couleur au noir et blanc, des souvenirs au présent, à l'inverse de ce que l'on ferait en temps normal. Une séquence rappelle Hiroshima mon amour d'Alain Resnais, comme le titre, des plans en plongée de paysages de la zone irradiée sur l'après catastrophe sont ainsi agrémentés d'une voix-off féminine et constatent l’état de l’après catastrophe.  

?On se projette dans cette belle aventure humaine car elle est universelle. On est happés par la volonté de communiquer des protagonistes, le langage, les signes, puis par l'innocence et la curiosité que provoque la rencontre des cultures. Cette fiction a aussi de grandes qualités documentaires. On approche les populations vieillissantes parquées dans des préfabriqués qui jouent leur propre rôle. On découvre aussi la zone irradiée, zone oubliée où les habitants se déplacent avec leur compteur Geiger.  

 

Stéphanie Lannoy Madamefaitsoncinema.be

 

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