La France qui s'attaque à un genre cinématographique typiquement chinois, le wu xia pian, film de héros martial, voilà un projet original et ambitieux.
On demandait à voir. On a vu. Et on s'est ennuyé ferme. Alors que le genre appelle à des duels débridés, à des poursuites oubliant des lois de la gravité et à un étonnement de tous les instants, le film de Pascal Morelli tombe dans le travers de nombreux films d'animation made in France: celui la logorrhée verbale. Au lieu d'aligner les scènes d'action - c'est ce que demande le genre - 108 Rois Démons accumule les scènes de transition à l'intérêt très relatif. Ca cause, ça cause et ça cause encore. Et quand les personnages - peu expressifs et charismatiques - arrêtent enfin de philosopher ou de balancer des vannes qui tombent souvent à plat, les scènes de bataille, confuses, manquent cruellement de rythme et de souffle.
Si le mélange entre animation et prises de vue réelle n'est pas toujours esthétiquement très réussi, 108 Rois Démons évite l'auto kick on the face mortel grâce à des décors absolument somptueux qui sont un vrai régal pour les yeux. Pour le coup, ça fait passer le temps...