Le droit d’être laissé seul, la difficulté pour l’homme du XXIème siècle de se déconnecter du monde le temps de l’écoute d’un disque. Voilà un point de départ qui aurait pu donner lieu à une belle étude de mœurs et à des situations très cocasses dans lesquelles nombre d’entre nous auraient pu retrouver un peu de leur quotidien.
Las. La pièce dont Une heure de tranquillité est tirée a choisi a choisi une autre voie: celle des portes qui claquent, des amants dans le placard et des retournements scénaristiques outranciers. Point barre. Pour le coup, l’adaptation de Patrice Leconte respecte fidèlement l’esprit et les codes des comédies de boulevard, mais les met en image de manière paresseuse. Christian Clavier, Carole Bouquet et notre compatriote Stéphane De Groodt font ce qu’ils peuvent pour donner du corps à des personnages caricaturaux, à des situations abracadabrantesques et à des dialogues qui ne réussissent que rarement à faire sourire.
Au final, la question qui se pose est moins celle du résultat (une comédie sans saveur particulière) que de l’intérêt initial pour d’un projet aussi vain. Pas impossible que les amateurs de comédies tac tac boum boum retrouvent néanmoins leurs sensations dans ce qui ressemble moins à du cinéma qu’à du théâtre filmé à destination des prime time dominicaux fatigués.