Gregg Araki était sans aucun doute le réalisateur parfait pour le passage à l’écran de ce livre de Laura Kasischke: il nous fait clairement comprendre que la disparition de la mère et la solution du mystère ne sont que des éléments secondaires.
Ce dont il veut vraiment parler, c’est du monde émotionnel de Kat, 17 ans, qui réagit à tout comme le ferait n’importe quelle personne, ayant, comme elle, un pied dans le monde de l’adolescence, l’autre dans celui des adultes. Araki n’idéalise pas Kat, même s’il la trouve clairement sympathique. Sa naïveté lorsqu’il s’agit des relations entre ses parents, son manque apparent de réaction suite à la disparition de sa mère, sa détermination face au sexe… autant de facettes qui sont interprétées avec énormément de charme par Chailene Woodley. Le moins que l’on puisse dire, c’est que malgré sa cinquantaine, Araki sait toujours se plonger avec brio dans le monde d’une ado "âgée". D’un autre côté, il est vrai que beaucoup des films d’Araki parlent de ce monde. Quoi qu’il en soit, ça fait un bien fou de voir quelqu’un enfin réaliser un bon film "young adult" en lieu et place de ce brol commercial où aucun ado ne présente me moindre accent de vérité et qui envahit nos cinémas comme un virus intraitable.
D’une pierre deux coups: Araki signe par la même occasion le film le plus accessible de sa carrière. Reste à espérer qu’il aura le succès qu’il mérite.